1736-12-03, de Frederick II, king of Prussia à Nicolas Claude Thieriot.

Monsieur, Je suis Charmé de vous voir dans les dispositions, qui répondent à L'Idée qu'on m'a donné de vous.
Je vois par les deux pièces, que vous m'avés envoyés, un échantillon de votre exactitude, qui me fait augurer favorablement pour L'avenir. Vous m'obligerés principalement, en me procurant toutes les petites pièces de Monsieur de Voltaire, afin que je les puisse joindre au receuil de ses ouvrages, que j'attends de sa part. Je suis très bien instruit de la peine que Monsieur de Voltaire et ses amis se font de répandre certaines productions poétiques, qui allarment très mal à-propos les bigots. Vous n'avés rien à risquer avec moy, comptés sur ma discrétion. Ces prétieux morceaux occuperont la première place dans mon Cabinet littéraire, et seront réduites à n'en jamais sortir. Joignés y tout ce qui paroitra de Mrs: Crebillon, Bernard, Gresset et vous me ferés véritablement plaisir. Je suis votre Affectioné.

Frederic P R: