Un solitaire, monsieur, qui ne prend guères d'intérêt à ce monde qu'autant qu'on vous y rend justice et que vous y pouvez être heureux, prend une part bien sensible à la petite marque d'attention qu'on vient de vous donner.
Je l'apelle petite et très petite en comparaison de ce que je vous souhaite. Il y a icy une vraye philosofe qui partage bien tous mes sentiments pour vous. Je vous plains monsieur de ce que ce n'est pas elle qui vous les exprime, vous distingueriez alors les compliments de Cirey de tous ceux que vous recevez, ils ne vous paraitront de ma part que tendres et sincères, elle les auroit ornez de l'esprit et des grâces sans les quels il n'est pas permis de paraître devant vous, elle vous auroit parlé votre langage. Vous me permettrez monsieur àpropros de tout cela de présenter mes profonds respects à madame la duchesse de st Pierre. Si je croiois que vous daignassiez vous souvenir l'un et l'autre de cet hermite, j'aurois trop de regrets. Je vous seray attaché toute ma vie monsieur avec les sentiments les plus respectueux et les plus tendres.
ce 23 [?September 1734]