mardy [30 Xbre 1732]
Lorsque je vous écrivis il y a quelques jours mon cher Cideville, et que je vous manday que ceux qui sont à la tête de la librairie, permettoient tacitement l'impression de l’épitre dédicatoire de Zaire, j'oubliay comme un étourdy de vous dire que ces messieurs vouloient n’être point citez.
Malheureusement pour moy votre premier président est venu à Paris, et il a conté toutte l'affaire à mr Rouillé, qui est avec raison très fâché contre moy. C'est bien ma faute, et je ne vous le mande que parce que vous vous intéressez à moy, et que j'aime autant m'entretenir avec vous quand j'ay tort, que quand je pense avoir raison. Au reste je n'ay encor aucune nouvelle de Zaire. Elle devoit arriver hier lundy, et n'est point venue.
A l’égard du temple du goust, je suis bien fâché de vous l'avoir déjà envoyé, car il est bien meilleur qu'il n’étoit. Il vaudroit baucoup mieux encore s'il avoit été fait sous vos yeux.
Mandez moy je vous prie où demeure à Paris votre P. P. Je veux l'aller voir, mais je ne luy parleray de rien. Adieu, mille compliments pour l'année prochaine à mrs de Formont, de Brevedent, et du Bourgtroude. Je vous embrasse avec bien de la tendresse.
V.