3e 8bre 1777, à Ferney
Je vous crois, monsieur, toujours administrateur des postes, et toujours ami de m. d'Argental, car je sais par mon expérience que quand on l'aime, c'est pour la vie.
Je prends donc la liberté de vous adresser ce petit paquet pour lui.
Je ne me console point d'avoir vu votre pélerinage manqué. Ce sera un grand hasard si je suis en état de vous recevoir l'année qui vient. Je voudrais moi même vous épargner le chemin et vous aller rendre ma visite, mais à quoi servent les souhaits? A sentir nos besoins et non pas à les soulager. J'ai réellement besoin de vous voir, il me semble que j'aurais bien des choses à vous dire sur ce monde-ci avant de le quitter.
Je viens de lire avec une extrême satisfaction le L'Hôpital de m. de Condorcet. Tout ce qu'il fait est marqué au coin d'un homme supérieur. Que ne puis je passer quelques jours entre vous et lui!
Mes respects et mes regrets à Mad. de Vaines.
V.