[c. February 1777]
Comment mon cher compère passe t'il son hiver? sa santé est elle toujours bonne?
Je suis assez contente de celle de la maman, som bras lui fait beaucoup de bien, elle observe un très grand régime et est on ne peut pas plus raisonable à l'égard de son manger qui comme vous savez est un grand point. Le froid dans ce paÿs à été execif, il commence un peu à s'adousir, la maman ne s'en est pas apperçue, nous l'avons tenue dans sa chambre chaudement elle s'em trouve fort bien, nous sommes clotrés cet hiver, la maman ne peut pas sortir mais j'espère que cette solitude lui sera favorable; en parlan peu sa poitrine se fortifiera et sa santé deviendra meilleure. Ma tante de Craci vient passer quelquefois la soirée avec nous avec un de Messieur ses frères, nous fesons faire une petite partie de reversi à la maman qui l'amuse beaucoup; quand elle n'a personne je lui fais de la lecture, je fais mon posible pour la tenir gaie à cette bonne maman, je voudrais pouvoir lui donner ma santé. Une choze qui me fait grand plaisir c'est que l'on met un poile au grand salon d'entrée qui échaufera tout l'apartement. Je la ferai promener dans les chambres et lui ferai faire quelque partie de billard. Je crois que cette exercice lui fera du bien; elle vous dit mille choses tendres, elle à été fort contente de ses bijoux. Mon frère à t'il eu l'honneur de vous aller voir? Qu'en pensez vous? Mon oncle de Craci a eu sûrement ce plaisir, il vous aura parlé des affaires de nôtre païs. Je crins bien que son voiage ne soit sans fruit sur cet article. Mr de Voltaire se porte comme à son ordinaire.
J'espère mon cher compère que vous nous donnerés de vos nouvelles et que vous penserés quelquefois à nous. Je vous assure que la maman et moi nous vous aimons de tout notre coeur, et que nous nous occupons beaucoup de vous. J'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéissante servante
de Varicourt
Auserai ge vous prié de me rappeller dans le souvenir de Monsieur et Madame d'Ornoy