1776-06-10, de Antoine Fournier à Voltaire [François Marie Arouet].

Prince de la Sagèse,

Votre vertu me met asé à labri des inquiétudes que pourait mocaxioner la liberté que je pren de vous importuner.
Je me sens asé fortement inspiré de la divine sagèse pour ôzer espérer que vous voudré bien mêtre propice. Si je ne me delectai tous lès jours dans vos bans ouvrages, L'agent cabaleuze me persuadrait-asé tout le contraire, de ce que vous êtes. Victime inocente, et, infortunée, dans ton âge tendre & naisant que na tu point éprouvé par le fanatisme de cès monstres de la tère! oui Prince! c'est à moi-même que ces paroles sadrèsent! né, filozofe vertueux pouvai-je mi atendre! ah! grand Dieu! tu à permi, enfin, qua lentrée de mon Printen je soi éclairé du flanbau de la divine lumière, pour secouer les chaînes, dont on na cèsé de me charger jusques là! Si, mès talens, Gran Prince, pouvaient segonder vos louables intentions, je nai rien de plus adézirer, au monde, que de pouvoir obéïr à la Loi comune, enfaizant mon boneur, &, couronant les dézirs des âmes infortunées dont je sui prince par le sang.

J'ai l'honeur d'être avec le respec, &, la considération, du au plus gran mérite,

Prince,

Votre très humble, & obéïssant serviteur

Fournier

Monobligons daler a la campagne, mengage, a vous prier, dans le cas dune Réponse de vouloir bien ladrèser ché M. Fournier, porcureur du Roi, honorair, au bourg d'Ault, près la ville d'Eu.