Le vieillard octogénaire, monsieur, à qui vous avez envoyé un discours très éloquent, vous en fait les remerciements les plus sincères. Vous avez plaidé pour les lois de la nature, de la raison, & de l'équité, & votre adversaire pour la révocation de l'édit du grand Henri IV, édit qui sera immortel dans tous les cœurs, comme le roi qui le signa. C'est tout ce que peut vous dire en ce moment un vieillard accablé d'années & d'infirmités. Il mourra en regardant tous les hommes comme ses frères, la tolérance comme une loi de dieu: & vous monsieur, comme un des plus estimables organes de la justice.
Voltaire