[January 1774]
Monsieur le lieutenant général est supplié de considérer
1. que le procureur Balaidier a la mauvaise foy de répéter dans sa lettre cy jointe cottée numéro 1 onze années de gages à madame Denis, comptant qu'on aurait perdu ses quittances, et que par ses comptes numéro 2 et 3 il est clair qu'on ne lui devrait que deux années si on était forcé de les lui payer après lui avoir déclaré il y a deux ans qu'on ne voulait plus donner de gages à un homme qui ne venait jamais au châtau.
2. qu'il appert par un ancien compte non datté qu'outre ses gages il prend six livres par visite n. 2. Ces taxes sont souslignées.
3. que par son compte donné au mois d'auguste 1773 numéro 3, il demande pour solde totale 256lt y compris ses gages, parce qu'il savait bien qu'on avait retrouvé ses quittances. L'affaire étant en litige madame Denis consigna les 256lt et fit signifier la consignation.
4. qu'ayant restraint ses demandes au mois d'auguste à 256lt il les enfle au mois de février suivant jusqu'à 301lt par la pièce2 cottée n. 4, remise à Monsieur le lieutenant génal.
5. qu'il ose mettre en ligne de compte dans ce nouveau mémoire les frais qu'il a faits malgré l'arbitrage dont Monsieur le lieutenant général a bien voulu l'honorer; et qu'il a la hardiesse de taxer lui même ces frais inutiles, comme si madame Denis était condamnée aux dépends.
6. qu'il nie avoir insulté madame Denis, et que par la lettre qu'on vient de retrouver, cottée numéro 1, il se sert du mot de ridiculité en parlant d'elle, ce qui est indiqué en marge.
7. qu'il compte 10lt pour une affaire arrivée sur le grand chemin dont il n'a jamais instruit le seigneur de Tourney, et qui regarde la justice roiale. Cet article est marqué n. 4 la fin de la page.
Monsieur le lieutenant général est supplié de vouloir bien avoir la bonté de peser tous ces griefs, et de mettre à la raison un procureur qui la vexe si indignement; comme aussi de lui enjoindre de rendre au sr Vagniere député à cet effet les papiers qu'il retient à la dame Denis.
Madame Denis et son oncle auront pour Monsieur le lieutenant général la plus respectueuse reconnaissance.
Il est supplié de vouloir bien garder ces papiers jusqu'à ce qu'on ait l'honneur de venir les redemander.