22 décembre 1773, à Ferney
… Il m’arrive dans ce moment un papier de Bezançon que je joins ici.
Il s’agit d’une pauvre femme que la barbarie de la mainmorte prive de tout bien. C’est un ex-conseiller du parlement de Bazançon et un des plus implacables ennemis des nouveaux parlements et du gouvernement présent qui poursuit cette infortunée. Ce petit tyran non moins dangereux que celui de Montluçon l’a traitée avec une cruauté inouïe, et veut la dépouiller de tout ce qui lui reste. Elle paraît au moins en droit de demander au Conseil une évocation au parlement de Grenoble, parce que le barbare qui la persécute est parent de tout le parlement de Bezançon…. Cette pauvre femme me fend le cœur, et je ne connais plus personne au Conseil. Il y aurait encore une meilleure chose à faire, ce serait d’abolir pour jamais la mainmorte….