à Paris ce 20 avril 1773
J’ai L’honneur, Monsieur, de vous envoyer Deux lettres, l’une de mde la comtesse de la Heuse, l’autre du chevalier de Tolendal.
Cette dame est angloise et a bien le caractère de sa nation. Le jeune homme est fils de mr de Lally malheureusement célèbre, et il le seroit devenu lui même d’un autre genre, s’il avoit pris la carrière des lettres. Il a une chaleur singulière, et il écrit avec une force peu commune. Vous seriez plus étonné encore de l’entendre que vous le serez de le lire. Il parle avec une énergie à la quelle ajoute encore le plus bel organe. Vous ferez de tout cela ce que vous jugerez à propose. Le jugement de mr de Lally est une tâche dont l’ancien parlement ne se lavera jamais. Vous en avez été révolté comme tous les honnêtes gens, comme vous l’êtes de l’affaire de mr de Morangiés, affaire moins inconcevable encore que la manière dont elle est conduite. Je n’ai rien de nouveau à vous en écrire. Si vous répondez à Mde la comtesse de la Heuse et à Mr de Tolendal, vous pouvez m’adresser vôtre lettre.
Adieu, Monsieur, vous connoissez mon respectueux attachement.
Marin