1772-11-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Frédéric Samuel Osterwald.

Je ne retrouve point, Monsieur, la copie du catalogue envoié à Petersbourg.
Si je la retrouve, je ne manquerai pas de vous l’envoier.

Je vous remercie de vôtre journal. Je suis bien fâché que Monsr Du Rey vous ait donné un exemplaire si informe de l’épitre à Horace. J’ai rougi, et j’ai frémi, en lisant ce vers cy

J’ai fait un très grand bien, c’est mon meilleur ouvrage.

J’avais mis comme de raison

J’ai fait un peu de bien, c’est mon meilleur ouvrage.

Jamais homme n’a été assez fat et assez impertinent pour dire j’ai fait un très grand bien, à moins qu’il ne le dise en plaisantant et en se moquant de lui même. Je ne pardonne pas à Mr Durey de m’avoir fait dire une telle sottise, et je vous prie de croire que je suis bien loin d’avoir tant d’amour propre. Mais je réponds bien des sentiments qui m’attachent à vous et avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire