1772-11-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Frédéric Samuel Osterwald.

Monsieur,

J’ai envoyé à Mr Christin le savant manuscrit de Mr De Zurlauben.
Je vous suplie de vouloir bien faire mes sincères compliments à cet estimable officier. Je suis trop malade et trop faible pour entrer dans les détails de l’affaire intéressante des serfs du mont Jura. Je ne crois pas que la dissertation de Mr Christin soit deffendue à Paris, puisqu’elle est três bien accueillie dans la franche Comté. Mais à Paris on ne se soucie point de dissertations sur les droits des hommes, on ne veut que des romans nouveaux et des opera comiques.

A l’égard du cabinet d’histoire naturelle et des tableaux, on en a de si beaux à Petersbourg, et en si grand nombre que l’on n’en veut plus de nouveaux. Je suis très fâché de n’avoir pu réussir dans la commission que vous m’aviez donnée.

Mr Du Rey vous a communiqué une copie d’une épitre à Horace que vous avez insèrée dans vôtre dernier journal. Cette copie est très informe. Vous me feriez plaisir de vouloir bien m’envoier le journal dans lequel elle est imprimée.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments de l’attachement le plus respectueux

Monsieur

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

V.