Paris ce 3 juin 1772
Vous me navré mon cher et digne protecteur, par la pinture que vous me faite du mauvaise Etat de votre santé. Je voudrais bien que vous puissiés m’en donner des nouvelles plus consolante, je fais pour cela de voeux proportionés aux sentiments d’estime, de reconaissance et d’attachement que je vous ai vouée.
Ce que vous me marqué, Monsieur, sur le mariage de mon fils avec Melle Martin me flatte infiniment, mais il auroit été à souhaiter pour moy, comme j’ay eu l’honneur de vous le dire, que mon fils eût peu se passer de mes secours dans cette occasion, car les dépenses se multiplie si fort qu’on a bien de la peine à joindre les bous, mais dans des occasions comme celle là il faut savoir s’exécuter et quoy que cela me mettra dans le cas de toucher à mes capitaux je fais ce sacrifice puisque vous me le conseiller. Je consen donc Mon cher Monsieur à donner à mon fils deux mille écus en mariage en avancement d’hoirie comme j’ay fait envers sa soeur Duvoisin, mais comme je n’ay point d’effets que je puisse déplacer, mon intantion est de lui donner les mille écus que je dois toucher dans quelques nois de Mess Cathala et la Fevre, et pour les autres mille écus je vais prandre mes arrangements pour les avoir prèts à votre première réquisition, et vous les faire passer de la manière qui vous paraitra convenable. J’attendres là dessus vos avis, ou ceux de Mr de Vegobre s’il veut bien se charger de me représanter dans cette affaire. Je vous prie de m’excuser auprés de luy si je ne lui Ecris point dans ce moment. La faiblesse de ma vüe et la difficulté que j’ai à écrire son pour moy des obstacle presque insurmontable.
Ma famille vous assure de ce très humb. respect.
J’ay l’honneur d’être avec la vénération la plus respectueuse
Monsieur
votre très humble et très obéissante servante
Anne Rose Cabibel Calas