1772-03-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Henri Seignette.

Monsieur, accablé de maladies, Et ayant presque entièrement perdu la vue, c’est une grande consolation pour moi, dans le triste état où je suis, de recevoir votre prose Et les vers de m. Fontanez, mon confrère: mais c’est une nouvelle douleur pour moi de n’y pouvoir répondre comme je le voudrais.
Daignez, messieurs, agréer tous deux mes remerciements. Les vers sont beaux Et pleins de ce feu qui annonce le génie. Moins j’en suis digne, plus j’y suis sensible. Mes soufrances, qui ne me permettent pas de donner plus d’étendue à l’expression de mes sentiments, n’en diminuent point la vivacité. Ec. Ec.