1771-06-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

Monsieur,

Nôtre fontaine, le village et moi, nous vous avons beaucoup d’obligation.
J’allai ces jours passés me promener en robe de chambre à Versoy. Je vis les vignes qui repoussaient, et qui disaient que ce n’était pas la peine de les avoir arrachées.

Je vis la frégate roiale que je n’avais jamais vue. Elle est réellement aussi belle qu’elle sera inutile. Je souhaitte au païs de belles et prompte moissons avec la fin de toutes les peines que cette malheureuse année vous donne. Il est difficile de faire le bien, et celà n’est pas plus aisé à Ferney qu’ailleurs.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux et les plus reconnaissants

Monsieur

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire