1770-12-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

Mon cher Caro, j’ai toujours oublié de remercier un jeune homme dont vous m’avez envoié de très jolis vers.
J’ai même oublié son nom; je ne sais s’il est encor à Genêve. Je suis si malade et si faible que je manque à tous mes devoirs; je vous prie de m’excuser envers lui, et de lui dire combien je suis touché de ses sentiments et de l’honneur qu’il m’a fait.

Je crois que vous prenez un très bon parti de ne vous point embarquer dans l’affaire de la grande enciclopédie. Elle pourait ètre ruineuse quand même on aurait toutes les facilités qu’on refuse.

J’ai envoié les premières feuilles du quatrième volume à l’imprimerie. Il n’est pas mal de se presser, car la nature se presse de me jouer de mauvais tours.