[October/November 1770]
J’envoie à Monsieur Caro l’annonce cy jointe, page 376, et je le prie de me la renvoier.
Je plains ce pauvre Pankouke à qui on lie les mains tandis que ses rivaux les ont libres. Monsieur Caro est bien heureux de ne s’être pas embarqué sur une mer si orageuse.
Voicy assurément le tems de débiter ces trois volumes. J’ai bien peur que Pankouke n’ait imprimé dans ceux qui sont en prison, toutes les fautes de géographie, qui fourmillaient dans la première édition. Si ces fautes sont corrigées dans l’in 4. d’Yverdun l’in folio embastillé sera décrié sans retour. Voilà une affaire bien triste.
Comment pourait-on faire pour avoir le premier volume d’Yverdun? N’y a t-il point quelque Libraire à Genêve qui en fasse venir?
Il sera bon d’en dire deux mots dans le quatrième ou 5e vol.: des questions, suposé que la chose en vaille la peine.
Je ne sais pas pourquoi je n’ai point l’épreuve des Errata et des Cartons.
Je ne cesserai de recommander que l’édition in 4. de Pankouke soit purgée de toutes les petites pièces fugitives insipides dont on a surchargé le public dégoûté. On ne veut pas faire réflexion que ces sottises n’ont qu’un tems, après quoi elles tombent pour jamais dans le fleuve d’oubli. Plusieurs de ces pièces ne sont pas de moi, et ma famille sera en droit de les désavouer. Cette profusion d’inutilités et de rapsodies me chagrine depuis longtems. J’en ai écrit vingt fois à Monsieur Cramer et Mr Pankouke. Il faudrait laisser là ces pauvretés, et ne songer qu’aux questions sur l’enciclopédie. Il n’y a pas de tems à perdre; il ne faut pas laisser ralentir la bonne volonté des amis de Paris, qui peut être ne seront bientôt plus en état de servir.