1770-06-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

J'attends la dernière feuille remaniée avec une feuille nouvelle.
Je prié instamment mon cher Gabriel de ne pas croire ce qu'il dit des Scolarques, on l'a assurément trompé sur cet article, il n'y a pas un mot de vrai. La chose en question est un ouvrage déjà imprimé, dont chacun peut faire une nouvelle Edition à ses risques, périls et fortunes, et dont ni mon cher Gabriel ni moi, ne nous mêlons, c'est d'ailleurs l'affaire d'une semaine tout au plus; Mon cher Gabriel ne me croit pas assez imbécile pour compter sur Amsterdam. Je prie mon cher Gabriel d'avoir du zèle, n'y aura t'il donc que les fanatiques qui en auront? et tous les honnêtes gens ne doivent-ils pas s'empresser à détruire autant qu'il est possible les impostures des fripons?

V.