12e 9bre 1768, à Ferney
Monseigneur,
Je n'ai pas osé vous faire moi même, ces compliments de consolation, qui sont surcroit d'affliction.
Je les ai adressés à Mr D'Argental qui veut bien faire valoir mes sentiments auprès de vous, et qui en a pour vous de si tendres. Puissiez vous jouïr très longtemps d'une santé affermie, et de tout ce qui peut contribuer à ce qu'on appelle le bonheur!
Comme je passe les trois quarts de ma vie dans mon lit, je n'ai pu avoir soin de la nouvelle édition du siècle de Louïs 14. Il ’y est glissé une faute qui doit vous intéresser plus que personne, puis qu'il s'agit de la paix dont la France vous a l'obligation. On a mis à la page 202 du tome 4 une addition qui était destinée pour la paix d'Aix la Chapelle. Celà fait un galimatias absurde. Voicy le carton qu'on peut très aisément substituer. Je vous demande pardon pour mon libraire. Si Mr D'Argental est encore avec vous souffrez que je prenne la liberté de vous adresser le même carton pour lui; et je vous prie de conservez à l'auteur les bontés dont vous l'avez toujours honoré. Il vous sera attaché jusqu'au dernier moment de sa vie avec autant de reconnaissance que de respect.
V.