Monsieur,

Nous sommes des douze que sa Grandeur Eclésiastique M^r L'Archevêque et Electeur de Cologne a délégués pour propager la notoriété du miracle opéré à Cologne le 25 Janvier dernier.
Nous vous envoyons un Exemplaire de la relation véritable de ce miracle imprimée sous les yeux du Vicaire Général de Mg^r le susdit Archevêque, et avec connoissance de cause. Nous vous passons les mêmes pouvoirs que nous avons reçûs pour l'expansion de cette oeuvre très merveilleuse que désiroit sans doute Le Grand Prince de Condé à Marcoussy, et que n'auroit osé demander M^r son frère dont m^r De Beaufort avoit approché fort heureusement, mais qui coûta une Epaule fracturée à M. le Cardinal de Retz, le quel nonobstant atteignit encore à Rome le s^t Esprit qu'il couroit avant qu'on Eût nommé un père très saint à toutte la Chrétienneté orpheline. Vous connoissés sans doute bien des brochures nouvelles qu'on lit volontiers, mais qui comme sçavés assés sont peu catholiques comme par Exemple la profession de foy des Théistes, la rélation du banissement des Jésuites et tant d'autres. Contre les livres de cette espèce qui ne sont bons qu'à amuser les mécréants des miracles, il est bon d'en produire un dont on ne peut pas absolument douter et qui vaut mieux que tous ceux Gazettier Janseniste. Où trouverions nous plus de zèle et d'aptitude pour coopérer à cette tâche qu'en vous, Monsieur? Vous devés voir aussy par là l'Etenduë de notre confiance et avec quelle Estime nous sommes

Monsieur

Vos serviteurs

J. Rod
Zeugheim

Le 5 juillet 1768