ce 16 janvier 1768
Je vous suis très obligé, monsieur, de votre belle consultation sur la retenue du 20e. Aucun avocat n'aurait mieux expliqué l'affaire.
Je me flatte que vous aurez fait parvenir à l'ami Nonotte la lettre d'un avocat qui ne vous vaut pas. On accommodera plutôt cent affaires avec des princes qu'une seule avec des fanatiques. La ville de Besançon est pleine de ces monstres.
Je ne sais si vous avez apprivoisé ceux d'Orgelet. Je ne connaissais point un livre imprimé à Besançon intitulé, Histoire du christianisme tirée des auteurs payens, par un Bullet, professeur en théologie. Je viens de l'acheter. Si quelque impie avait voulu rendre le christianisme ridicule et odieux, il ne s'y serait pas pris autrement. Il ramasse tous les traits de mépris et d'horreur que les Romains et les Grecs ont lancés contre les premiers chrétiens, pour prouver, dit il, que ces chrétiens étaient fort connus des paÿens.
Puisse le pauvre Fantet ne pas trouver en Flandre des gens plus superstitieux que les Comtois! Je vous embrasse &c.