1768-01-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Anne Rose Calas.

Je suis bien sensiblement touché de vôtre souvenir, Madame, et très affligé que vous ne soiez pas grand'mère.
J'espère que made Duvoisin réparera la perte qu'elle a éssuiée. Je lui présente mes obéissances aussi bien qu'à son mari, et je veux absolument qu'il y ait de leur race dans le monde.

Je crois que Sirven a quelquefois l'honneur de vous voir. Je me flatte qu'enfin sa triste affaire va être raportée. Il y a cinq ans que je la poursuis. J'ai trouvé toujours des obstacles; mais quand on sert l'innocence et la vérité, il ne faut se rebuter jamais.

J'ai l'honneur d'être, madame, avec tous les sentiments que vous méritez, vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire