1767-07-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Je vous envoie mon cher et respectable ami le mémoire d'un homme qui mérite de gouverner tous ceux qui ont des mémoires, et d'être seul chargé d'exécuter tout ce qu'il propose.
Son plan est admirable, je voudrais deux choses, la première qu'il le fit imprimer, la seconde qu'un autre citoyen se chargeât de proposer que tous les habitants de Paris contribuent avec le roi à l'exécution de ce beau dessein. Que chaque famille aisée donne 100 ou 200, ou 300lt par an. Serions nous assez lâches, assez barbares pour le refuser? Une trentaine de Romains nés à Paris donneront l'exemple; le reste suivra, les avides Hollandais ont bien fait un don libéral pour être mis au joug par le statouder. Et nous, et nous? nous plaindrions, le dixième de ce qu'il en coûte à la co mète, pour embellir notre ville, pour l'égaler à Rome? Je mettrai le feu à Paris s'il est assez Goth pour ne pas saisir cela avec enthousiasme.