Je vous envoie, Monsieur, le double de vôtre compte, signé de moi.
Il n'est pas possible que M^r Sahler, ou un autre négociant vous donne un demi p^r cent de commission, outre un demi p^r o/o d'escompte celà ferait douze p^r% par an, ce qui serait exhorbitan et ruineux pour lui.

S'il vous convient, Monsieur, qu'on stipule que vous serez toujours paié au bout de trois mois, celà vous fera par an une somme assez honnête. On poura bien demander qu'il soit permis de vous paier quelquefois au bout de deux mois, mais je crois que celà sera très râre. M^r Sahler est, je crois, un négociant de Montbelliard associé du Trésorier du comté de Montbelliard et dépendances; je crois que son principal négoce consiste dans les forges du Montbelliard et des terres de Franche comté. Voilà tout ce que je peux vous en dire pour le présent. Je lui ai écrit, j'attendrai sa réponse, et je serai toujours prêt à vous marquer, Monsieur, les sentiments avec les quels j'ai l'honneur d'être vôtre très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire

16^e x^bre 1765 à Ferney