1765-04-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Anne Marie Dauphin, baronne de Verna.

Je suis un bien mauvais correspondant, madame, mais je n'en suis pas moins sensible aux bontés dont vous m'honorez.
Il est digne d'une âme comme la vôtre d'être touchée du sort des Calas. On a déclaré leur innocence; mais en cela, on n'a rien appris à l'Europe. Il est question de les dédommager. Ce procès a coûté des sommes immenses. On se flatte que le roi daignera consoler cette malheureuse famille par quelques libéralités. Si on est réduit. J'ai eu l'honneur de voir quelquefois chez moi m. de Servant, l'un de vos avocats généraux. C'est un jeune homme plein de mérite, qui sera cher à tous ceux qui auront le bonheur de le connaître. J'ai l'honneur d'être avec bien du respect, &c. Permettez moi d'en dire autant à m. votre fils que je n'oublierai jamais.