17e fév: 1765 à Ferney
Monsieur,
Par toutes les informations que j'ai prises depuis vôtre dernière Lettre, il parait que le nommé Matringe n'a nulle correspondance avec la bande de voleurs que les deux Genevois ont dénoncés.
Carry, maréchal à Ferney, est celui qui a donné le premier avis des menaces de Matringe tandis que tout le païs était en allarme. Il a été arrêté sur ces menaces. Je ne mets assurément aucun obstacle à son élargissement. Je vous suplie d'en assurer Mr le Prévôt; et si vous voulez même avoir la bonté de faire dire à Matringe qu'il vienne me parler, je lui donnerai de quoi achever le voiage qu'il dit devoir faire en Savoye, à condition qu'il ne vienne plus troubler la tranquilité de nôtre païs.
J'ai donné une carte au nommé Pinier, habitant de Ferney qui fait venir des bois de construction pour sa grange. Je prends la liberté de le recommander à vos bontés. J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que vous me connaissez, Monsieur, Vôtre très humble et très obéïssant serviteur
Voltaire