1765-02-13, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Mon cher frère, permettez que je vous adresse cette consultation pour Mr De Beaumont, et cette Lettre pour Mr de La Vaisse; je l'ai décachetée afin que vous la lisiez.
Vous serez convaincu que la raison n'a pas encor fait de grands progrès chez les Languedochiens, et qu'ils tiennent toujours un peu des Visigoths.

Je crois la destruction entièrement finie, quoique le jouflu Gabriel ne soit pas fort assidu à m'envoier les épreuves.

J'ai reçu le fatalisme; et en parcourant une page, j'ai trouvé deux ou trois sottises de prime abord. Mais je les pardonnerai si je trouve quelque chose de raisonnable.

Je vois avec douleur que vous n'avez pas reçu un paquet de Franche-Comté. Ceux de Metz auraient le même sort. La raison est bien de contrebande. Consolons nous tout deux en aimant passionément cette infortunée.