1765-01-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Tronchin.

Mon cher ami voicy ma démission.
C'est un parti pris et c'est un party raisonable. Je vous demande seulement qu'il soit secret.

Vous m'avez enchanté par vos sentiments fermes et nobles. Je me flatte que tous vos confrères penseront avec la même grandeur d'âme, et qu'un godenot, insensé et malhonnête homme ne triomphera pas d'une compagnie de magistrats sages et vertueux.

Soyez d'ailleurs très persuadé que made la duchesse de L . . . n'a jamais parlé ny pu parler de médiation, qu'elle n'influera rien sur vos affaires. Tenez pour certain que M. le Duc de P. méprise Jean Jacques comme il le doit. Que le conseil soit ferme et tout ira bien. Mes respects je vous prie à tout Tronchin.

V.