9e 9bre 1764
Mon aimable et vrai philosophe, je vous suplie instamment, de me renvoier les cayers, le plutôt que vous pourez.
Si vous daignez y ajouter des remarques, la vérité et moi nous vous aurons grande obligation. Vous pouriez aussi m'indiquer les sources où je peux puiser. Je suis sans livres, et je ne serai peut être pas toujours sans yeux.
Souvenez vous, je vous prie de Paul et de Thecle. Souvenez vous que tous les ministres d'état de France, sans en excepter un, m'ont écrit sur ce que vous savez.
Souvenez vous qu'il est de la plus grande fausseté qu'une certaine personne ait été chargée de faire des remerciements.
Aureste, je félicite Mr Abauzit et mr Polier de Bottens, aussi bien que L'Evêque de Glocester; si Loke et Midleton étaient encor au monde, on leur devrait aussi des compliments.
N'oubliez pas, mon cher philosophe, le mot mémorable qu'un grand ministre m'écrit, Nous prenez vous pour des gens absurdes et pour des persécuteurs?
Je vous embrasse bien tendrement, et je vous aime autant que je vous estime.