1764-06-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Vraiment, mon cher frère, vous avez bon nez de ne point divulguer la petite correction fraternelle que le neveu de mr Eratou fait aux réformateurs et aux réformables.
Il ne faut pas que dans la place où vous êtes vous vous mêliez de pareilles affaires. Les chers frères ont la force des Lyons quand ils écrivent, mais il faut qu'ils aient la prudence des serpents quand ils agissent.

J'ai une grande grâce à vous demander; c'est d'engager sur le champ frère Thiriot à faire relier honnêtement son éxemplaire de Corneille, et ceux qui sont destinés à Mr Mariette, à Mr L'abbé Arnaud, à Mlle Duménil, à Mlle Clairon et à Lekain. Je paierai sur le champ le prix de ces reliures. Je prie instamment frère Thiriot de me rendre ce service.

Je suis toujours bien malingre. Ecr: l'inf. C'est la dernière volonté de vôtre ami.