1764-01-27, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Ribote-Charron.

D'une main on donne le fouët aux parlements, et de l'autre on les caresse; on déclare que les commandants n'ont fait qu'obéïr aux ordres supérieurs, et on les rappelle.
On chasse les Jesuites, et on en garde quatorze à la cour qui confessent, ou font semblant de confesser. On est irrité des remontrances, et on invite à en faire; ce monde est gouverné par des contradictions. Nous verrons quelle contradiction résultera du procez des Calas qui est actuellement sur le bureau. Est-il vrai que vôtre parlement s'est avisé de casser l'arrêt de celui de Paris, qui cassait le décrêt d'apréhension au corps du Duc commandant de la province?

S'il y a quelque sotise nouvelle, monsieur Ribote est prié d'en faire part à celui qui rit de toutes les sotises qui sont frivoles, et qui tâche de réparer celles qui sont barbares.