1763-09-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Dicunt mon cher frère qu'on a imprimé à Paris un catéchisme qu'on appelle je croi le caloier.
Je ne suis guères curieux de voir ces drogues là. Je suis assez occupé de mon procez. Vous devez avoir reçu par mr Dargental un gros paquet que j'ay pris la liberté de vous envoier. Vous voyez à quel point j'abuse de votre bonté.

Il vient dans ce moment chez moy un homme qui dit avoir vu ce caloier. Il dit que cela doit faire un très grand effet. Tant mieux si l'ouvrage inspire la vertu et la haine de la superstition. La même personne m'assure qu'il paraît quelquefois des écrits dans ce goust qu'on a la mauvaise foy de m'attribuer. J'espère qu'au moins mes amis me rendront justice. Orate fratres et vigilate.

Je vous embrasse bien tendrement.

Ecra. l'inf.