1763-08-13, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Je prends le parti d'ennuier mon frère de mes affaires temporelles.
Je lui ai rendu compte de mes trois vingtièmes. C'est un passeport pour mes paquets, et le cayer cy joint adressé à mr Mariette, concerne un dixième; ainsi, je suis parfaittement en règle avec la poste.

Made D'Argental eut la bonté de faire remettre chez mr De Courteilles, un gros paquet pour mon frère, le 3e august. Je supose qu'il la’ reçu, et que c'est de lui dont il me parle dans sa Lettre du 5e Juillet, laquelle devait être dattée du 5e august.

L'affaire du dixième est bien plus embarassante que celle du 20e. Je paie très volontiers de justes impôts au Roy, mais il serait dur d'être dêpouillé d'une dixme qui appartient à ma terre depuis deux cent ans, par un prêtre que j'ai comblé de biens, et qui me fait sous main un procez dans le temps même qu'il conclut avec moi l'échange le plus avantageux, et que le Roy le ratifie. Cette conduitte sacerdotale touchera mon frère, et je me flatte qu'elle n'étonnera pas le corps des adeptes.

O Platons! ô Anaxagores! que dites vous de mon vilain? Vous dites sans doute Ecr: L'inf: