[c. 1 February 1763]
Je croirais, monsieur, manquer à mon devoir, si je ne donnais part à l'académie du mariage de l'unique héritière du nom de Corneille avec m. Du Puits, jeune gentilhomme plein de mérite, cornette de dragons dans le régiment de m. le duc de Chevreuse, gouverneur de Paris.
Ses terres touchent aux miennes; rien n'était plus convenable. C'est un établissement avantageux. Madlle Corneille est en partie redevable à la protection de l'académie qui a honoré en elle le nom du grand Corneille et a favorisé les souscriptions de l'édition à laquelle je travaille continuellement en faveur de sa nièce.
Je crois qu'il serait honorable pour la littérature que l'académie daignât m'autoriser à signer pour elle au contrat de mariage. Le nom de Corneille peut mériter cette distinction. Vous me donneriez permission, monsieur, de mettre le nom du secrétaire perpétuel de la part de l'Académie, ou bien vous auriez la bonté de m'envoyer les noms de ms les académiciens présents en m'autorisant à honorer le contrat de leurs signatures. Ce dernier parti me paraît d'autant plus convenable que je compte signer, pour m. le maréchal de Richelieu, comme doyen de l'académie. J'attends les ordres de l'académie, en laissant pour leur exécution une place dans le contrat.