Strasbourg le 9me octobre 1762
Monsieur,
Mr de Voltaire m'a donné, propria manu, un signe de son existence en datte du 30e septembre dernier.
Vous en devinez Monsieur le sujet sans que je vous le répète. Comme j'ai à faire à un homme avec lequel je n'ayme pas me brouiller, je ne puis lui refuser des secours qu'il réclame au moins pour partie de son semestre; sans qu'il soit besoin entre vous et moi, de faire à la fois ce paiement. Je me borne à vous proposer, de vouloir bien paier à mr Buob successivement, ce que vous aurez d'argent de prêt, destiné à ce paiement sur ses reçus & de me faire savoir par mr le conseiller Treitlinguer le tems que vous comptés pouvoir remplir la somme, pour me conduire en conséquence. Agréez monsieur que je vous renouvelle les sentiments de ma parfaite estime et du dévouement avec lequel je demeure
Monsieur
Vostre très humble et très obéissant serviteur
Jean de Türckheim