Strasbourg le 6: octobre 1761
Monsieur,
J'ai des lettres de la propre main de mr de Voltaire qui justifient son existance; il me rappelle le souvenir de son semestre, attendu qu'il bâtissoit une église en mesme tems qu'un Théâtre, & en m'invitant de le venir voir,comme il fait, il me prépare, que n'osant pas me dire la messe, au moins me joueroit il une comédie de sa façon.
Je ne répondrai à ces offres qu'après que vous aurez bien voulu m'informer de vos arrangements sur son semestre & du tems que vous pourrés l'acquiter entre mes mains comme à l'ordinaire. Je vous supose Monsieur actuellement dans vos vandanges & vous les souhaite des plus bénies. Monsieur Treitlinguer voudra bien recevoir icy les tesmoignages de tout mon attachement & les compliments de mon Epouse. J'ai paié en dernier lieu le mandat que vous aviez tiré sur moi de Montbéliard & m. Buel m'en a rendu bon compte ainsi que cet objet est soldé.
J'ay l'honneur d'estre avec autant de considération que de dévouement
Monsieur
Vostre très humble et très obéissant serviteur
Jean de Turckheim