1762-03-19, de Voltaire [François Marie Arouet] à Ami Camp.

J'ai reçu mon cher monsieur les deux billets de mr Dalbertas.
Je conclus que l'argent est rare à Paris puisqu'on en va chercher dans nos montagnes. La paix entre les Russes et les Borusses parait rencontrer des difficultez. Mes petites affaires en éprouvent aussi. Je prête beaucoup et on ne me paye rien. Les fêtes vont leur train, la dépense augmente, la ruine avance. Je suis le plus pauvre de vos correspondants. N'es ce pas le neveu de M. Tronchin qui est votre associé?

J'embrasse l'un et l'autre tendrement.

V.