1762-01-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Le frère hermite embrasse tendrement les frères de Paris.
Il a un peu de fièvre, mais il espère que Dieu le conservera pour être le fléau des fanatiques et des barbares. Ni lui, ni mr Picardin ne sont contens de l'altération du texte du droit du Seigneur, et il espère que quand il s'agira d'imprimer, le texte sacré sera rétabli dans toute sa pureté.

Je suis antousiasmé du petit livre de l'inquisition; jamais L'abbé Mors-les, n'a mieux mordu, et la préface est un des meilleurs coups de dents qu'ait jamais donné Protagoras.

Je suis d'ailleurs très mécontent de frère Thiriot, dont les Lettres sont toujours instructives, et qui écrit une fois en six mois; ce frère aura pourtant dans quelques temps un ouvrage d'un de nos frères de la propagande, qui poura lui être utile, et faire prospérer la vigne du Seigneur.

Allons donc, paresseux, écrivez moi donc, comment on a reçu la réplique foudroyante de L'abbé Chauvelin aux Jesuites. Quelles nouvelles du tripot de la comédie? quelle Tragédie jouera t'on? quelles sottises fait-on? Envoyez moi donc celles de Pirron, puisque j'ai lu celles de Gresset.

V.