Vienne 11 Septembre 1761
Monsieur,
On ne sauroit être plus reconnaissant que je le suis de La lettre obligeante que mr Pictet m'a aporté de votre part.
Je ne mérite pas assurément tout ce que vous dites de flateur sur mon compte et si mon amour pour les lettres est grand c'est à vous que je le dois Monsieur, aiant apris dans vos ouvrages que les seules distinctions réelles aux yeux du sage sont celle de L'esprit et du coeur, tout le reste est pur hazard et fumé.
J'ai Ecrit à mon oncle et je ne doute nulement qu'il ne veuille entrer pour quelques choses dans un ouvrage qui vous fait tant d'honneur. Je conte de mon côté vous envoier la semaine prochaine une liste de souscripteurs pour le dit ouvrage.
Permetez moy Monsieur de m'entretenir avec vous quelquesfois. Vos oeuvres ne me quittent pas un moment. Je vous prie de croire que rien n'égale le respect et La considération avec laquelle je seray toute ma vie
Monsieur Votre trés humble et trés
obéissant serviteur