1761-05-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à — Imbert.

Il y a longtemps, monsieur, que j'aurais dû vous remercier de votre lettre et de vos offres également obligeantes; pardonnez à un malade, à un maçon, à un agriculteur accablé de petits maux et de petits détails, si je n'ai pas eu l'honneur de vous répondre plus tôt. La bienveillance que vous témoignez pour les talents et pour le mérite de l'excellent acteur que je regarde comme mon ami, exige ma reconnaissance. Je doute fort que vos occupations vous laissent le temps d'aller aux spectacles; c'est pourtant un délassement fort honnête, quoi qu'en dise le bâtonnier des avocats de Paris; et ceux qui sont à la tête de la police savent assez combien les spectacles sont utiles. Je suis fâché que dans un siècle aussi éclairé que le nôtre, il se trouve encore des personnes qui veulent flétrir un art qui fait honneur à la France. Il me paraît, par votre lettre, qu'il a encore de zélés partisans.

J'ai l'honnr d'être &a.