1760-10-15, de Charles Augustin Feriol, comte d'Argental à Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes.

Le pauvre Robin, qui vous rendra ma lettre Monsieur, est un homme perdu et ruiné si vous n'avés pitié de lui.
Pendant que vous nommés un censeur pour examiner l'histoire de Russie on débite publiquement, autentiquement, librement une édition contrefaite du même livre, elle sera complètement débitée avant que la véritable puisse paroitre, surtout si on attend l'approbation de M. de Montcrif qui est aux Ormes. J'ose vous implorer encor et vous demander 1. de nommer un censeur à portée d'examiner le livre sur le champ, 2. de donner vos ordres pour arrêter le débit de la mauvaise édition, 3. de me pardonner mes importunités et d'être persuadé de l'attachement sincère et respectueux avec le quel j'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

D'Argental