Aux Délices, 29 décembre 1759
Je ne suis point, monsieur, tenu de payer les domestiques de Bétems; je lui ai prêté de l'argent sans intérêt pour le tirer de prison; et par le contrat que j'ai bien voulu faire avec lui, il est dit expressément que je ne dois entrer dans aucune de ces dettes; je me suis même réservé le droit de vendre sa terre que je voulais lui conserver, en cas qu'il arrivât la moindre difficulté.
Je n'ai point voulu être la dupe du bien que je lui ai fait. S'il doit de l'argent à ses domestiques, qu'il les paie. J'ai déjà avancé pour lui 4400 livres. Madame Donop menace encore de saisir sa terre pour d'anciennes dettes. Je ne peux pas me ruiner pour sauver toujours cet homme. Il faut qu'il s'accommode avec les créanciers dont vous parlez; qu'on lui fasse peu de frais, parce qu'il est très pauvre; je pourrai lui prêter encore un peu d'argent pour cette affaire, mais très peu, parce que j'en ai fort peu.