1759-10-24, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Grâce aux bontez de mr Tronchin et Camp, tout alla hier à merveille dans la mazure de Tourney.
Beaux habits, joli téâtre. Mais ce qu'il y a d'horrible, c'est qu'il n'y avait pas un Tronchin. Je vais les excomunier.

J'attends mr et madame Chauvelin le 30. Il se pourait bien que mr Chauvelin fût secrétaire d'état, s'il n'est pas party dimanche. Mais probablement il est actuellement à Lyon. Je vous prie en tout cas mon cher monsieur de garder mon billet doux pour son passage. S'il ne vient point, ayez la bonté de le luy envoyer. J'aurais un plaisir bien vif à le voir, mais je l'aime encor mieux ministre.

à vous seul.

J'ay renouvellé certaine négociation entamée par vous il y a deux ans. On a écrit de part et d'autre. J'ay fait passer les lettres. Tout est inutile jusqu'à présent. Mais peutêtre cet arbre portera fruit en son temps.