1758-04-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Ce petit billet mon cher monsieur ne sera je crois payé qu'au commencement de may.
Je vous l'envoye toujours à bon compte, ignorant combien de temps vous serez encore à Paris. On me flatte que vous pouriez bien passer par Geneve à votre retour. Je me mets au rang de ceux qui le souhaillent le plus vivement.

M. de Laleu vous donnera peutêtre un petit compte pour moy. Mr d'Argental vous priera aussi de vous charger d'un paquet de papiers. Mais sachez qu'il n'y a à vos Délices, ny bonne graine de navet, ny percepiere, ny seringa, ny chèvrefeuille, ny jassemin, et je vous jure qu'un jour vous seriez bien aise de trouver tout cela dans des petits bosquets que je vous plante. C'est bien dommage que vous n'aimiez pas encor la campagne. Je vous embrasse de tout mon cœur et suis à jamais

v. t. h. ob. ser.

V.