1758-04-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Ami Camp.

Je vois par vos lettres mon cher monsieur que vous prévenez tous mes désirs.
Je n'ay jamais que des remerciements à faire soit que je vous écrive ou à M. Tronchin.

Si vous n'avez pas encor envoyé les cent bouteilles voulez vous bien y ajouter six bouteilles de vin de Rota ou d'Alicante bien vieux? Cela conviendrait très fort à un estomac fort délabré qui est dans un état où le vieux vin d'Alicante est un spécifique. Savez vous ce que c'est que la nouvelle opération de finance? Mais ce qui m'importe le plus, pourrait on par votre faveur trouver à Lyon deux tonnaux de bon vin de Serriere ou autre bien potable, car les huit tonnaux de 1756 ont tous mal réussi, et il me vient du monde? J'ay recours à vos bontez sans quoy nous serons réduits au Salvanien et cela serait dur.

Made Denis et moy nous sommes etc.

v. t. h. ob. servr

V.