1757-10-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à François de Chennevières.

Je vous remercie de l'opéra, et s'il est de vous, mon cher ami, je vous en ai une double obligation.
Je ne sais pas pourquoi on dit que les circonstances présentes pourraient me faire revenir. Je ne suis établi à mes Délices que pour ma santé et pour mon plaisir. La beauté du lieu et l'agrément de ma retraite, la très bonne compagnie qui y vient sont des liens qui m'y attachent. Un malade qui est auprès de mr Tronchin ne doit pas se transplanter. Je regrette beaucoup des amis tels que vous, mais je ne puis regretter le monde. Ma nièce vous fait ses compliments. Elle a été longtemps garde malade.