1756-11-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Cette fois cy mon cher correspondant vous n'aurez point de lettres de change pour le magot.
Je comptais mettre entre 25 et trente louis pour la galanterie en question. Si vous trouvez pour ce prix des étrennes qui conviennent à notre grand homme, vous me ferez grand plaisir de me les adresser. On a bu tout notre vin. Ayez pitié de nous. C'est vous qui daignez nous abreuver, nous éclairer, nous sucrer. Les anglais enchérireront le sucre. Il sera cher à Leipzik, mais les bottes y seront à bon marché si on vend la garderobe du comte de Brull. On dit que les russes avancent, mais je n'ay ny foy, ni espérance en eux; ils n'ont point d'intérest à la querelle et on n'a pas de quoy les payer. Interim Salomon rit. Attendons. Vale.