1755-06-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Louis Labat, baron de Grandcour.

Monsieur,

Non seulement mr Robert Tronchin de Lyon est prest depuis très longtemps de payer la traitte de 20000lt de France que j'ay eu l'honneur de vous donner sur luy, mais il est prest aussi de payer tout le reste comme j'ay eu l'honneur de vous le dire.
Il a l'argent entre les mains depuis longtemps, et cet argent n'a rien de comun avec les payements de Lyon. Je vous supplie donc mon cher Monsieur de vouloir bien finir toutte cette affaire, si vous en avez le loisir. Ayez la bonté de me dire ce que vous avez reçu de Leipzik et de me mander ce qu'il faut encore pour completter le payement. Il y a plus d'un mois que je demande à payer, et à payer sur le champ. Il ne serait pas juste qu'offrant continuellement d'acquiter le fonds, je visse toujours courir des arrérages. Je sçai que vous avez d'autres affaires, mais vous savez en conduire plus d'une à la fois. Je me recommande toujours à votre amitié. J'ay l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois

Monsieur

Votre très humble et très obéisst serviteur

Voltaire