1754-07-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Le Rond d'Alembert.

Madame Denis monsieur vous fait les plus sincères compliments et moy je vous demande les plus sincères pardons des rogatons croquez que je vous ay envoyez à l'adresse de Braisson.
Je croi même qu'il y a baucoup de fautes de copiste, outre les miennes. C'est à vous ou à vos ayant cause, à tirer quelque parti de ces pauvretez. Je n'ay voulu que vous obéir promtement. Ce sont des matériaux dont on peut faire usage dans votre grand bâtiment en les conformant au dessein de l'ouvrage. Vous ne m'avez pas accusé la réception. Cependant vous devez les avoir depuis un mois. Je serais fâché qu'ils fussent perdus, quoy que je sois fâché d'avoir si mal répondu à ce que vous m'ordoniez. Il faut que vous pardoniez à un pauvre malade qui s'occupe soir et matin de sottises tout à fait étrangères à votre immense et belle entreprise. Si j'avais du temps je vous demanderais une place de piqueur de moëllon dans votre grand attelier. Je vous embrasse de tout mon cœur.

V.