1753-11-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marc René de Voyer d'Argenson, marquis de Voyer.

Je ne sais, monsieur, ce que vous entendez par le fruit de mes veilles, dans le billet que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire.
Je ne suis plus en âge de veiller, et encore moins de sacrifier mon sommeil à des bagatelles. Je ne suis point l'auteur de la petite lettre sur milord Bolingbroke. Je l'ai cherchée pour obéir à vos ordres, et j'ai eu beaucoup de peine à la trouver, la voici. Je suis très aise d'avoir eu cette occasion de vous marquer à quel point j'aime à vous obéir. Je vous supplie, monsieur, de vouloir bien présenter mes respects à m. le comte d'Argenson et à m. le marquis de Paulmy, et de recevoir les miens avec la bienveillance que vous m'avez toujours témoignée.

Voltaire